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Imaginer des voies alternatives au trafic motorisé

La plupart du temps en France, les aménagements destinés aux déplacements privilégient la vitesse et la quantité de passagère-s dans le but d’augmenter encore et toujours plus le flux des personnes transportées. Dans les zones rurales, l’accent est mis sur le « désenclavement » qui apporterait richesse et prospérité. Mais n’est-on pas arrivé au bout de ce modèle du toujours plus vite, toujours plus loin?

Plutôt que la quantité, ne vaudrait-il pas plutôt privilégier la qualité? Les rues et les routes ne devraient pas être faites uniquement pour circuler le plus vite possible, mais aussi pour se rencontrer, échanger, contempler, se laisser surprendre.

Comment imaginer d’autres manières de vivre ensemble dans cet espace partagé que constituent les routes, des manières qui respectent le vivant, les rythmes de chacun-e, à taille humaine, en tenant compte des limites écologiques? Loin de la démesure qui rend notre espèce si arrogante et qui nous fait oublier notre modeste condition d’être humain, avec nos doutes, nos faiblesses, nos maladresses.

C’est justement à cette question que proposent de répondre les initiateur-ices du projet « Une autre voie« , comme alternative à la construction de la nouvelle autoroute A69 entre Castres et Toulouse. Cette autre voie ne vise pas uniquement à réduire le trafic motorisé et donc les émissions de gaz à effet de serre, mais elle a également (et surtout) pour ambition de permettre à notre sensibilité de se reconstituer en reconnectant nos sens, visuel, olfactif, sonore, avec le milieu naturel qui nous entoure. Dans notre monde en effet, constat est fait que la perception par nos sens de ce qui nous environne est toujours plus limitée, encadrée, conditionnée, réduite jusqu’à être presque totalement annihilée comme c’est le cas dans l’habitacle d’une voiture individuelle. Libérons nos sens des entraves que nous impose un mode de vie toujours plus aseptisé!

 

Dans le Couserans aussi, on peut rêver. Au lieu du projet de contournement de l’entrée ouest de Saint-Girons, mieux connu sous le nom de « pénétrante », pourquoi ne pas imaginer un REV, une Réseau Express Vélo qui relie Saint-Girons aux vallées et coteaux du Couserans ? De nombreuses villes se sont déjà lancées, mais les zones rurales ne doivent rester à la traine.

Groupons-nous et demain, rouler à vélo sera pour tous les humains!