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La route des tunnels pourrait devenir bien plus qu’une voie verte

    Le 8 octobre dernier, l’association « ça tourne en bon » invitait la population à venir se balader sur la route des tunnels transformée en voie verte éphémère. En toile de fond, une météo estivale qui dure depuis près d’un mois, révélatrice de l’inquiétant dérèglement climatique qui s’accélère.

    Bien plus qu’à une banale balade à vélo sur une enième voie verte, c’est à un exercice pratique de décolonisation de l’imaginaire que les personnes présentes ont participé. Tout au long du parcours, des interventions artistiques se sont égrainées, magnifiées par les lieux insolites qui les accueillaient. L’immersion a commencé sous le tunnel de la passerelle d’Arau où un duo féminin a distillé quelques chants du monde amplifiés par la belle sonorité de l’ouvrage voûté. Des instruments tribaux ont ensuite fait tourner des danseuses en feu sous le tunnel suivant, le plus long du parcours. Les cyclistes se sont ensuite arrêté-es sous un arbre à palabre, près du hameau de la Ribère, pour boire les paroles d’une conteuse. Certain-es sont allé-es jusqu’à se baigner sur une petite plage toute proche.

    Ecouter une histoire fabuleuse à l’ombre des arbres

     

     

     

     

     

     

     

    A l’entrée du dernier tunnel, des crêpes au lait de chèvre attendaient les participant-es. Un orchestre de jazz manouche s’était installé là, profitant de l’acoustique et de la fraîcheur du tunnel. Puis il a fallu remonter en selle.

    Déguster une crêpe au son du jazz manouche

     

     

     

     

     

     

     

    Au premier tunnel, une chorale a fait frissonner les oreilles par ses chants puissants. Dans le suivant, un artisan des tuyaux avait amené un tube de Rubens et a fait danser les flammes au son de sa trompette.

    S’émerveiller de l’expérience du tube de Rubens

     

     

     

     

     

     

     

    Plus loin sous une arche, un guitariste virtuose, artiste associé d’Art’cade pour la saison 2023-24, nous a emmené-e dans son imaginaire aérien. Mais déjà la journée touchait à sa fin, la route allait bientôt rouvrir à la circulation. Un duo flûte-accordéon attendait les cyclistes à l’entrée du dernier tunnel pour les accompagner jusqu’à un bal folk qui clôturait cette balade extraordinaire. On estime que près de 200 personnes sont venues sur la voie verte éphémère ce jour-là.

     

    Se laisser emporter par les notes envoûtantes d’un cyclo-guitariste

     

     

     

     

     

     

     

    Cette route à sens unique habituellement fréquentée par des véhicules motorisés filant à vive allure vers leur avenir est devenue le temps d’une après-midi un espace d’échanges et d’expressions créatives pour le plus grand plaisir des petit-es comme des grand-es. Cette expérience concrète montre qu’il est possible de considérer les rues et les routes non pas comme des moyens pour se déplacer toujours plus vite, mais comme des endroits pour se rencontrer, s’exprimer, apprécier l’environnement, où une vie agréable et conviviale est possible, à taille humaine dans le respect de l’ensemble du vivant.

    Mercis à Anita, Anaïs, Aurélie, Alain, Christian, Cathy, Christine, David, Didier, Elise, Eric, Evelyne, Guillaume, Hélios, Juliette, Julien, Joris, Karl, Léonie, Margot, Marie, Manou, Nathalie, Pascal, Philippe, Patrick, Stan, Sylvain, Xavier et toustes celleux dont le nom s’est échappé, ainsi qu’aux participant-es à cette merveilleuse expérience pour leur contribution à entrevoir un avenir un peu moins morose.

    Une question reste en suspend. Quelle température devrons-nous supporter pour que les responsables politiques et économiques prennent conscience de l’ampleur de la situation et aient le courage de prendre enfin des décisions pour réduire vite et fort les émissions de gaz à effet de serre ?

    Pour que la route des tunnels devienne l’emblème des changements que nous souhaitons.

    Pour que cette route se métamorphose en quelque chose de bien plus (d)étonnant qu’une voie verte.

    A l’année prochaine ! (ou avant ?)

     

    crédit photographique: Christian Lebon

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