Aller au contenu

Un premier ciné-débat comme exercice de démocratie participative

Cette soirée a rassemblé une centaine de personnes, principalement acquises à la cause du vélo. Parmi elles, une vingtaine de lycéen-nes impliqué-es dans le projet « vélolycée ». Très peu d’élu-es malheureusement, vraisemblablement pris-es ailleurs. M. Doussain, vice-président, représentait la Communauté de communes Couserans-Pyrénées et Mme Lavedrine, maire adjointe, représentait la mairie de Saint-Girons.

Après une présentation des trois organisations partenaires de la soirée, nous avons visionné le film « Velotopia » qui date un peu, même si les arguments en faveur de la pratique du vélo, eux, n’ont pas pris une ride. Quelques scènes sexistes sont malheureusement à déplorer. Elles desservent le plaidoyer pro-vélo en recourant à des stratégies dignes des vendeurs de voitures sans scrupule. Point positif, ces scènes problématiques ont motivé certain-es lycéen-nes à faire leur propre film sur le vélo au quotidien dans le Couserans !

Le débat qui a suivi la projection s’est déroulé en deux temps. D’abord en petits groupes de 2 à 5 personnes pour discuter de propositions à mettre en place dans le Couserans, faciles et à court terme, plus difficiles et à moyen terme, et carrément géniales et folles. Ensuite un-e rapporteur-euse par groupe présentait les propositions auxquelles réagissaient les réprésentant-es politiques, techniques et associatifs présent-es.

Le débat est resté courtois et équilibré, avec à la fois des propositions constructives, mais aussi des critiques sur la faiblesse des politiques menées par les autorités pour le vélo du quotidien. La question de la transformation de la route des tunnels en voie verte est revenue plusieurs fois, tout comme l’aménagement de l’accès à Saint-Girons depuis Saint-Lizier par l’ancienne voie ferrée. Ces deux points sont de la compétence du Département d’Ariège, mais il n’était malheureusement pas représenté à ce débat pour y répondre.

Parmi les nombreuses propositions exprimées, relevons en vrac :

– l’installation de racks à vélo dans les bus LIO

– l’apaisement des villages, hameaux et quartiers de ville en les aménageant en zone de rencontre, avec vitesse limitée à 20 km/h, priorités d’abord aux piéton-es, puis aux cyclistes et ensuite aux voitures, avec un marquage au sol adapté

– la création d’un groupe d’élu-es qui montrent l’exemple en matière de déplacement à vélo

– l’installation de panneaux de circulation rappelant la distance de sécurité de 1,50 m pour dépasser les vélos sur les routes

– la réalisation d’une campagne d’information auprès des automobilistes pour mieux respecter les cyclistes

– l’installation d’une signalétique exhaustive sur les voies vertes

– la création de pistes cyclables sur les boulevards de Saint-Girons

Mme Lavedrine a expliqué que plusieurs actions étaient en cours à Saint-Girons, mais que tout cela prenait du temps :

– l’aménagement expérimental de la circulation autour du lycée du Couserans, proposition faite grâce à un travail réalisé par les lycén-nes, accompagné-es par la chargée du mission mobilité de la com’com ;

– la généralisation du 30km/h des rues situées à l’intérieur du « périphèrique » (avenue Général-de-Gaulle), donc également les boulevards ;

– la continuité pour relier les voies vertes allant vers Foix et Prat.

La première action pourra être réalisée rapidement, début 2024 déjà; la seconde nécessitera quelques aménagements, notamment des ralentisseurs; quant à la troisième, elle bute sur la place des voitures dans l’espace public qui reste prépondérante à Saint-Girons et la volonté politique semble manquer pour la réduire.

Si la Communauté de communes du Couserans-Pyrénées détient la compétence en matière de mobilité, force est de constater que la plupart des routes sont contrôlées par le Département, sans qui rien ne peut se faire. La politique d’aménagement routier du Département est aujourd’hui très restrictive, car il considère qu’elles sont destinées en priorité aux véhicules motorisés. Il considère que les vélos doivent passer par des voies dédiées, type voie verte. En construire de nouvelles coûte très cher et prend énormément de temps. Il serait toutefois possible de transformer à moindre coût des petites routes existantes secondaires en voie verte ou en voies réservées aux vélos et aux riverain-es, sans que cela empêche le trafic de transit. En ce sens, la route des tunnels est un cas emblématique. Une telle option ne semble pas encore être envisagée par les autorités départementales. Une question demeure : quelle température faudra-t-il atteindre pour que les autorités politiques prennent des mesures concrètes et rapides pour limiter les causes du réchauffement climatique? Et dans nos contrées rurales, le trafic motorisé en est la principale cause.

Espérons que ce premier ciné-débat pourra se renouveler, en l’étendant à l’ensemble des protagonistes concernés par la politique cyclable dans le Couserans !

 

PS: un article relatant cette soirée est paru dans la Dépêche, à lire ici.

 

 

 

Étiquettes: